par Je n’ai pas besoin de vous dire que ce fut toute une année. Alors que nous sommes confinés, que nous passerons les fêtes sans grandes célébrations, que nous sommes témoins d’atrocités partout dans le monde et que les changements climatiques nous inquiètent, une question me turlupine : puis-je encore rêver?
J’ai lancé mon blogue, The Cozy Sweater Cafe, dans un monde complètement différent. J’avais l’impression ou l’intuition que si je faisais le saut, ça paierait. Je m’étais dit que si je voulais changer ma vie, je devais changer la façon dont j’utilisais mon temps. Je voulais changer de carrière, rencontrer de nouvelles personnes et explorer ma voix créative. J’ai vu de nombreuses femmes partir leur entreprise. J’ai vu exploser la créativité au féminin. La technologie m’a donné l’impression que je pouvais publier mon propre magazine, joindre tout le monde et dire ce que je voulais. J’ai écouté ma boussole interne et j’ai apprivoisé l’inconfort.
Aujourd’hui, je me sens comme si j’avais été enfermée par de méchants parents (c’est du moins le point de vue de mo ado interne). Je me sens aussi bloquée créativement. Je n’arrive plus à trouver ma boussole interne pour avancer dans la bonne direction. Mes juges sont PUISSANTS. Tu veux écrire un livre? Tu ne sais pas comment. Tu veux lancer un balado? Mais pourquoi? Tu n’es pas une célébrité, personne ne t’écoutera. Tu veux faire un documentaire? Hey! Tu dois te trouver un emploi! Aies un salaire! Tu es maintenant un parent. Sois sérieuse! Sois pratique! Trouve-toi un vrai travail.
J’ai écouté des balados inspirants, mais ils ne m’ont pas aidée parce qu’ils ont déjà été faits par d’autres. 100% des revenus de ces gens proviennent de leur créativité (et d’une mention d’Oprah). Ils ont des équipes qui travaillent pour eux. Qu’est-ce que ça veut dire pour moi? Est-il trop tard pour même me demander ce que je veux faire? Comme je l’ai dit, je vis une période de questionnement. Qui suis-je? Qu’est-ce qui compte vraiment encore?
J’ai récemment publié deux articles sur Jane Fonda et Patrisse Cullors après avoir écouté leur conférence à C2 Montréal. Pendant la diffusion, j’étais sur le bout de mon siège à regarder ces 2 femmes puissantes parler de changer le monde, mais j’étais également frustrée de ne pas avoir moi aussi une armée d’abonnés et cela m’a encore plus désespérée. Je n’ai jamais pris le temps d’essayer de me vendre sur les médias sociaux. Je me suis toujours dit que si ça venait naturellement, tant mieux! Mais je ne me suis jamais arrêtée à prendre des contrats de publicité basés sur mes abonnés. J’ai préféré dépenser mon énergie à écrire pour mon blogue ou d’autres sites. Maintenant je me demande: comment faire croître une audience de gens ayant une vision similaire et motivés à agir? Même si ces deux très importants articles ont été publiés sur Mitsou Magazine et on reçu des centaines de J’aime, je me sentais encore frustrée. Ce n’étais pas suffisant pour créer un changement. Je me suis encore sentie démunie et j’ai essayé de me concentrer sur du concret. Les babillards d’emploi ont le don de vous remonter le moral n’est-ce pas? Ouais…
J’ai ensuite appelé ma thérapeute. Nous avons passé en revu mes blocages habituels et il semblerait que ce que je cherchais, c’était l’approbation du médecin pour créer. De le faire parce que c’est qui je suis, de le faire parce que c’est amusant. (Peut-on encore avoir du plaisir?) Elle a aussi réitéré ce que les créateurs de balados dissent: le monde a besoin de créativité MAINTENANT PLUS QUE JAMAIS. Non seulement nous avons besoin d’inspiration et de contenu créatif pour passer au travers de chaque jour de la marmotte que nous vivons, mais nous avons aussi besoin de braves gens qui s’imposent comme leaders, dissent la vérité et défendent quelque chose. Comme Patrisse a dit… JOIGNEZ-VOUS À UN MOUVEMENT. FAITES QUELQUE CHOSE.
Même mon rendez-vous avec ma thérapeuthe ne m’a pas apporté de changement à long terme. Je ne pouvais toujours pas trouver ma boussole intérieure. Elle m’a détendue, oui, mais elle n’a pas pu dissiper mes doutes ni améliorer ma vision du monde. (Après tout, elle n’est pas magicienne!) On aurait dit que l’atmosphère n’était pas propice à la créativité.
Être créatif signifie prendre des risques. Et qui est dans un état d’abondance en ce moment alors que nous faisons des provisions de désinfectant pour les mains tout en se plaignant de son odeur de téquila qui nous rend encore plus moroses?
Puis j’ai parlé à mon mari pendant la fin de semaine. Il me soutient dans mon envie de créativité. Il m’encourage à poursuivre mes rêves de création. Mais ces mots n’ont pas été suffisants pour me convaincre. Jusqu’à ce qu’il me sorte quelque chose. Il m’a dit : Que te dirais-tu si tu étais assise en face de toi? J’ai répondu vite! Tu es une licorne. Tu débordes d’énergie. Tu peux réussir! Tu peux accomplir tout ce que tu veux vraiment. Regarde tout ce que tu as déjà fait! Wooouuuaaaahhhhhh, mais d’où s’est venu? Où la patate de divan, la désespérée mangeuses de bonbons d’Halloween que je suis a-t-elle trouvé ces mots? Cela m’a fait du bien, mais le lundi venu, j’étais sombre à nouveau. (Pourquoi sommes-nous aussi confortables assis dans un état de morosité? Est-ce juste plus facile? Ou devons-nous aller plus loin?)
Je suis donc retournée à mes balados inspirants et à mes séries télé réconfortantes. Le mardi était le jour des élections américaines et je ne pouvais juste pas regarder. J’ai donc appelé à l’aide une amie créative et amoureuse des cristaux.
Je suis tombée sur une bonne journée pour elle puisqu’elle travaillait sur un projet qui lui tenait à cœur. Et puis boom! Elle m’a dit tout ce qu’il fallait. Notre conversation a eu lieu tout juste après que j’aie dansé sur cette chanson. La musique avait commencé à faire effet sur mon cœur gelé et je pouvais sentir les tensions fondre tranquillement. Elle m’a dit 1) au sujet de mes juges – Dis-leur d’aller %$#. Ils ne te servent à rien. 2) Va vers ce qui t’es utile. Tu écris magnifiquement. Tu as un public. Si tu as besoin d’une communauté, trouves-en une ou crées-en une! 3) Arrête d’être méchante avec mon amie parce que je l’aime. 4) Ne cherche pas ta créativité pour de l’argent. Fais-le parce que c’est ce que ton âme te dicte. Le fait d’avoir vu ces puissantes femmes parler, utilise cela pour te donner la permission de suivre ta passion. Réserve-lui du temps chaque semaine même si ce n’est qu’une heure. Et le plus important 5) le monde a besoin de gentillesse en ce moment alors commence avec toi-même. (Ella m’a aussi dit de parler de vernis à ongles, de faire mes ongles et de regarder Sex and the City si ça me chante! Soyez donc à l’affût des prochains articles sur le vernis à ongles et les décorations de Noël. Nous aurons du plaisir que ça vous plaise ou pas!)
Et sérieusement, après avoir raccroché, la tempête dans mon estomac s’est transformée en lac tranquille. J’ai écrit le début d’une structure pour mon documentaire. J’ai dansé encore, je me suis couchée à 20 h 30 et j’ai dormi comme un bébé.
Comment est-ce que cela s’applique à vous? Je ne peux répondre à cette question, mais j’espère que ce billet cela vous donne espoir et ouvre votre cœur aux possibilités et au pire des pire, à vous rappeler de danser.
Merci à mon mari de me soutenir. Merci à mon amie de m’avoir dit ce que j’avais besoin d’entendre. Et merci de partager ce billet et afin de susciter l’espoir.
