Avez-vous eu de la difficulté comme moi à décrocher pendant les vacances? Est-ce que cela a pris quelques jours avant que votre cerveau accepte que vous deviez vous reposer? Perso, j’ai eu l’impression pendant au moins une semaine que j’étais debout sur les repose-pieds d’un tapis roulant que je n’arrivais pas à éteindre.
Sur ce tapis roulant se répétaient en boucle toutes les choses que je n’avais pas complétées avant de partir. Les courriels continuaient quand même de se présenter dans ma boîte de réception (ne pas y répondre, c’est se retrouver avec 2000 courriels au retour). Puis il y avait les idées d’articles qui me sautaient au visage. Vite! Je prenais des notes et des photos (vous en verrez d’ailleurs beaucoup sur le site dans les prochaines semaines!) tellement que ma fille Mila, en vacances avec moi, était excédée. Je lui disais «mais c’est ma job, ça Mila. Je ne peux pas m’empêcher de le faire.» Passionnée, débordée ou obsédée? Telle est la question.
J’ai finalement décidé de prolonger les vacances de quelques jours pour me donner un vrai deux semaines de vacances. Cela a beaucoup aidé et je me suis lentement déposée.
C’est en relaxant (enfin!) que je suis tombée sur un extrait de l’émission de Jerry Seinfeld, Comedians in cars getting coffee. Celui qui se vantait de ne parler de rien dans son sitcom, le maître du show about nothing, fait l’apologie de l’inaction dans son épisode avec l’humoriste Tracy Morgan qui se plaint d’en avoir trop dans son assiette. Seinfeld lui explique comment il est primordial de ne rien faire pour les choses se placent d’elles-mêmes.
Miss Prévoyance
Je me suis mise en mode prévoyance depuis que je suis devenue une maman-entrepreneure. Le problème, c’est que j’anticipe et place tous les problèmes (petits et grands) au même niveau. Serais-je aujourd’hui capable de ne rien faire et de me libérer du réflexe de régler les pépins avant même qu’ils ne se présentent? Si j’y arrivais, serais-je capable de laisser les enfants réaliser par eux-mêmes qu’ils doivent nourrir leurs chats afin qu’ils survivent? Poser la question, c’est y répondre.
Mon moteur est nourri par la peur de ne rien oublier et je me suis ainsi habituée à aller au-devant des choses. De toutes les choses. Personnelles et professionnelles. Cette manière de faire est tellement intégrée qu’il est difficile de m’en défaire. Même en vacances. À moins que…
À moins que ce soit mon égo qui dirige mon coco. C’est ce que ma prof de yoga, Nathalie, m’a révélé dans mon sous-sol entre deux pauses réparatrices de retour à Montréal. Attachez-vous, je vais tenter de vous expliquer le concept.
Le fait de vouloir en faire beaucoup serait lié à l’égo qui aime se sentir indispensable.
Je répète.
Le fait de vouloir en faire beaucoup serait lié à l’égo qui aime se sentir indispensable.
Wow… Mon hyperactivité cérébrale serait-elle propulsée par mon égocentrisme?
Toute une révélation. Mais comment, demandais-je, ne pas devenir une larve humaine en cessant de me projeter dans l’action comme un super héros en quête d’aventures?
En écoutant une autre voix selon ma prof. L’égo devrait plutôt se mettre au service de l’âme. L’âme sait comment guider avec amour, sans prendre la responsabilité du monde sur ses épaules.
Ce mois-ci, je tenterai de ne pas me stimuler avec l’urgence du devoir imaginaire, mais plutôt en écoutant les désirs profonds de mon âme. Pas facile quand tu es au Bureau en gros en train de faire tes derniers achats de fournitures scolaires en te répétant les actions à prendre au travail et en te demandant si les enfants ont nourri les chats… Mais je vais essayer de prendre ça cool, en respirant, et en mettant un objet à la fois dans le panier. Je me répèterai, en sourdine pour bien l’assimiler, que le fait de vouloir en faire beaucoup est lié à l’égo qui aime se sentir indispensable. Et pourquoi pas me dire plutôt que je suis vraiment indispensable. Et que c’est exactement la raison pour laquelle je dois préserver mon âme?
À tous ceux et celles qui se sentent débordés, prenez soin de vous, une action à la fois, en respirant par le nez, mais aussi en chantant.
J’ai un égo qui ne veut pas mourir…
Et c’est ma raison d’aimer la vie…
Bonne rentrée!