J’en avais peur. Je voyais venir l’hiver avec ses grosses bottes blanches de monstre poilu étouffant. Je vous ai fait la confidence d’être une AA, une angoissée automnale et vous avez été nombreux à me chuchoter dans les oreilles que vous aussi, vous ressentiez la même peine à la venue de l’hiver. Je m’étais promis de m’organiser pour ne pas déprimer seule dans mon chalet pendant que les autres seraient en ski alpin et je l’ai fait!
Je me suis tellement occupée que mes week-ends étaient presque aussi remplis que mes semaines, mais cette fois-ci avec des sports d’hiver. J’ai décidé d’explorer mon environnement au maximum. J’ai compris que le fun, il faut le planifier et que pour sortir de ma torpeur du sous zéro, je devais noircir mon agenda. Vous voulez un aperçu?
Tous les samedis, à 10h30, je montais la montagne! Je me suis fait violence un matin au début de l’hiver en décidant de grimper le mont Tremblant en raquettes. Nous étions douze filles au départ, deux tiers d’entre elles ont rebroussé chemin et je me suis retrouvée avec 4 inconnues, dont une coach de vie, Caroline, qui m’a poussée à faire l’ascension complète. Nous nous sommes perdues et l’expédition a pris plus de 3 h 30 avec ampoules aux pieds et les orteils gelés. J’avais peut-être perdu mon chemin, mais j’avais trouvé de bonnes compagnes de grimpe avec qui je suis allée jusqu’en haut, ce que nous avons fait toutes les semaines suivantes, sans exception.
Aujourd’hui, nous connaissons la route comme personne et avons même surnommé côtes de marde les montées qui nous font ch…. Il y en a trois. Chaque fois que je les monte, je fais des parallèles intérieurs avec la vie qui t’amène son lot de défis. Je regarde un pas devant, sans regarder la pente vertigineuse qui s’affiche devant moi. Comme dit ma nouvelle coach d’amie, «ce sur quoi on porte notre attention devient notre réalité».
L’appellation « côte de marde », n’est pas indiquée sur les cartes et sentiers de Tremblant, mais nous pouvons vous les présenter anytime si vous venez avec nous! Le plaisir de la montée est aussi celui du retour au pied de la montagne, pour manger ensemble et partager nos pensées devant une soupe chaude ou un bon verre de vin. Dans ce département, nous sommes des expertes!
Dimanche matin, 8h, c’est le cours de skating. Oui, je sais, c’est un peu tôt, mais c’était la seule heure que ma nouvelle prof Sophie Morin avait de disponible. Et puisque mon horaire de morning girl à la radio est toujours en fonction chez moi, je suis réveillée de toute façon). Le skating est un type de ski de fond que l’on pratique à la manière du roller blade (les pattes valsent de gauche à droite). On pratique l’équilibre et la coordination comme avec nul autre sport. Une heure de skating et vous êtes trempée. Chaque semaine j’évoluais un peu. Voici une vidéo faite (avec mon amie Annick et ma fille Mila) lors de mon initiation.
J’ai eu un gros coup de cœur pour ce sport grâce à la patiente professeure Sophie qui a su me transmettre sa passion pour cette manière inusitée de se glisser sur la neige. Exit la compétition, la performance, et bonjour l’appréciation de la nature dans les sentiers du Domaine Saint-Bernard, mon nouveau terrain de jeu. Même dans les plus grands froids, avec la bonne cagoule, j’appréciais ma nouvelle activité nordique et lentement, mais sûrement, la confiance s’installait.
Je sais que cela peut sembler intense comme horaire de week-end, mais sincèrement, je préfère clencher sur la neige plutôt que sur mon ordi, ce que j’aurais fait si je ne m’étais pas mis ces périodes de jeu à mon agenda. Je n’ai pas vu le temps passer, j’ai pu partager ma passion avec ma famille et pour la première fois, j’ai eu l’impression de m’éclater autant que ma gang du Nord, mes filles et mon chum qui eux vivent pour le ski alpin. En plus, je me suis créé de nouvelles amitiés qui, je l’espère, ne fondront pas avec la neige…