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Ce qu’il faut savoir sur le cutting et l’automutilation chez les adolescents

Hier soir, à La vraie nature, Marie-Mai a confié avoir vécu une tempête à l’adolescence et être allée jusqu’à s’infliger des blessures à un certain moment. L’automutilation chez les adolescents est un phénomène courant, mais relativement méconnu et plusieurs fausses idées circulent à son sujet. Le font-ils pour recevoir de l’attention? L’automutilation mène-t-elle au suicide? Voici un survol du problème.


L’automutilation ne sert pas nécessairement à recevoir de l’attention.

Il peut être très surprenant et déroutant d’apprendre que des gens, et surtout des jeunes, pourraient s’auto-infliger du mal. Vivant un mélange d’émotions, plusieurs parents peuvent parfois interpréter ces gestes posés par leurs enfants et adolescents comme étant une façon rapide pour obtenir de l’attention, et ainsi punir ou ignorer le geste. Plusieurs années de recherche scientifique auprès d’adolescents présentant des gestes automutilatoires nous indiquent que seulement une minorité des jeunes posent ce geste pour obtenir de l’attention. L’objectif principal de ceux qui le font semble plutôt être de réduire l’intensité des émotions négatives ressenties sur le moment. En effet, plusieurs personnes vivant des difficultés émotionnelles ou psychologiques peuvent avoir de la difficulté à gérer des émotions qui sont très intenses et quasi toujours présentes. Les gestes automutilatoires deviennent un outil pour trouver un moment de répit. Par exemple, s’infliger une blessure corporelle semble servir à réduire l’intensité de l’anxiété, de la colère, de la tristesse ou de la tension chez un adolescent qui vit ces émotions intensément depuis un moment. L’adolescent qui utilise le cutting ou une autre façon de se faire mal ne sait peut-être pas comment gérer ses émotions intenses autrement, ou a possiblement essayé d’autres moyens plus acceptables pour les réduire qui se sont avérés inefficaces sur le moment. Ainsi, l’automutilation sert majoritairement à mettre fin à l’intensité d’une émotion qui est accablante lorsque l’ado ne sait pas comment faire autrement. Bref, ils s’infligent une douleur physique pour atténuer la douleur psychologique.

Le cutting et l’automutilation ne sont pas des gestes suicidaires, en soi.

Par définition, les gestes d’automutilation sont des gestes posés afin d’endommager une partie du corps, mais qui n’ont pas pour but de mener à la mort. Les adolescents qui posent des gestes de cutting ou d’autres formes d’automutilation n’ont donc pas nécessairement des idées suicidaires. En fait, plusieurs adolescents qui ont ces comportements veulent vivre et peuvent avoir peur des gestes qu’ils ont posés. On note toutefois que parmi les adolescents qui ont développé des idéations suicidaires, ceux qui ont eu des expériences automutilatoires dans le passé semblent être à plus grand risque de passer à l’acte. Pourquoi? Selon plusieurs chercheurs, il est possible que les jeunes s’étant déjà infligé des blessures développent une plus grande tolérance à la douleur physique et aient donc moins peur de la mort.

Le cutting et l’automutilation sont des gestes qui peuvent devenir contagieux

L’adolescence est surnommée la période Stress & Storm (stress et orage). Elle est marquée par des changements hormonaux, physiques et sociaux extrêmes et par la découverte de soi. Alors que l’influence et le rôle de la famille diminuent, celle des amis et des pairs devient très importante. Les adolescents ont le désir de se conformer aux autres, de s’intégrer au groupe. Cela peut avoir des répercussions notables au niveau de l’automutilation. Les discussions sur l’automutilation entre jeunes ou sur les réseaux sociaux comprenant la description des méthodes utilisées, le partage de photos ou le fait de se montrer les blessures auto-infligées en personne sont des exemples de comportements qui peuvent contribuer à la contagion du cutting et de l’automutilation dans un groupe. Il est très important de nuancer que la contagion du cutting ou de l’automutilation est moins susceptible de survenir chez des jeunes qui n’ont pas particulièrement de difficultés émotionnelles. Elle est plutôt probable chez des adolescents vulnérables: ceux qui sont peut-être plus isolés, qui vivent beaucoup de stress ou de difficultés socialement ou à la maison, ou ceux qui ont des difficultés émotionnelles et psychologiques. Autrement dit, ceux qui se sentent bien sont moins à risque alors que ceux qui se sentent moins bien pourraient y trouver un nouveau moyen de gérer leur détresse qui a été efficace pour d’autres gens et ainsi commencer à utiliser ces comportements pour mieux contrôler leurs émotions intenses.

Si vous soupçonnez votre jeune de s’infliger des blessures corporelles ou que vous avez des inquiétudes, plusieurs ressources sont disponibles pour venir en aide aux jeunes en détresse et à leurs parents:

Tel-Jeunes :

Le CLSC sert de porte d’entrée importante pour accéder à des services plus spécialisés. N’hésitez pas à prendre un rendez-vous.

Votre médecin de famille peut vous fournir des références dans votre secteur.

Pour aider les familles:
AMI-Québec 514-486-1448.

Présentez-vous à l’urgence en moment de crise.

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