Certaines dates marquent à jamais la vie d’une personne. Sylvie Bernier aurait aimé mieux ne jamais avoir eu à vivre la journée du 24 juillet 2002…
Il y a 16 ans, Raphaël, le neveu de Sylvie, se noyait sous ses yeux lors d’une randonnée familiale en canot sur la rivière Nouvelle, en Gaspésie. Un remous a fait chavirer l’embarcation et le petit Raphaël est demeuré coincé sous le canot, à deux mètres de profondeur. Il avait 5 ans. Pour la première fois, l’ancienne championne olympique en plongeon accepte d’en parler publiquement à la fois dans le livre Le jour où je n’ai pas pu plonger, ainsi que dans un documentaire qui sera présenté à Ici Télé!
Sylvie, vous commencez le livre en disant ironiquement que vous avez vécu vos plus beaux moments dans l’eau, mais aussi le pire moment de votre vie, à cause de la noyade de votre neveu. Est-ce que ça a été libérateur de vous confier dans le livre?
Je n’aurais jamais cru dire ça, mais aujourd’hui, je dis que oui. Sans aucun doute! Lorsque le documentaire a commencé à prendre forme, après l’écriture du livre en mars dernier, je me suis aperçue que la combinaison des deux ensemble faisait une sorte de tout… Aujourd’hui, je peux dire que ça a été libérateur, mais je n’aurais peut-être pas dit la même chose il y a six mois, quand je me demandais pourquoi je replongeais là-dedans. Mais aujourd’hui, je vois qu’il y a de l’espoir et c’est positif. Il y a de la lumière, si on peut dire, que je ne voyais pas nécessairement il y a un an même; parce que le documentaire, donc la quête, le questionnement que j’avais encore, et le livre, ont fait en sorte que j’ai réalisé que la plaie était encore ouverte, malgré le fait que j’avais réussi à bien vivre et à vivre du bonheur tout de même dans ma vie. De retourner à ce moment-là dans ma vie, dans ma tête et dans mon coeur, a fait en sorte que j’ai vraiment réalisé que la blessure était encore ouverte, que j’avais encore du travail à faire sur moi. Ça m’a forcée à aller encore plus en profondeur: quand on dit qu’il faut «remuer le fond de la rivière pour qu’elle redevienne calme», c’est un peu l’image que j’ai. Il a fallu que je brasse tout ça pour comprendre que ma peine était encore bien vivante, tout comme mon sentiment de culpabilité. Je ne pensais pas ça il y a un an et demi. Donc, l’écriture a été une découverte de l’impact que cet accident a engendré sur moi: le livre est beaucoup plus intime et beaucoup plus en lien avec le chemin parcouru, de même qu’avant l’accident jusqu’à aujourd’hui. C’est sûr que je suis retournée dans la cicatrice profonde et dans la blessure pour mieux comprendre ce qu’on fait aujourd’hui… C’est de donner un sens à l’impensable, de donner de l’espoir. Se demander ce qu’on veut léguer, comment on peut donner un sens à tout ça et comment honorer sa mémoire! C’est très important ça! Pour qu’il soit vivant… Ce que je veux dire, c’est qu’à chaque fois que je vois un enfant rire à côté d’un tremplin, nager ou juste s’amuser dans un lac, bien c’est un bonheur. C’est de voir Raphaël comme il était quand il était avec nous!
Vous racontez avoir vécu un traumatisme dont vous avez senti les ravages pendant les 16 dernières années. Vous n’en avez jamais parlé publiquement. Justement, à l’inverse, publiquement, on vous voyait toujours souriante…
On a tous un baluchon qu’on traîne… Et bon, c’est sûr que la mort d’un enfant, et ce n’est pas mon enfant, mais c’est l’enfant de mon frère et de ma belle-soeur, c’est un grand traumatisme… Mais en même temps, justement, c’était tellement douloureux que c’est comme si je ne voulais pas ouvrir cette boîte-là. J’avais décidé de vivre, de continuer pour nos trois enfants, pour mon mari. Et je vivais ma peine, mon stress et mon anxiété seule! C’était le choix que j’avais fait à ce moment-là, parce que c’était trop douloureux d’en parler publiquement. En plus, c’est un drame que l’on a vécu en famille. Donc, c’est moi qui suis la personne publique, mais je ne pouvais pas ramener ça sur la place publique si tout le monde n’était pas prêt: je devais respecter le chemin, le deuil de chacun. Et encore une fois, je ne suis pas la mère de Raphaël. Eux, ils ont à vivre avec l’absence de Raphaël au quotidien. Et mon frère, vous allez le voir dans le documentaire… vous allez découvrir des visages. Mon frère confie à un moment donné dans le documentaire qu’il y a 4 ou 5 ans, ils n’auraient pas été prêts, mais qu’aujourd’hui, oui. Leurs enfants ont grandi, ils ont accepté l’absence de Raphaël, ils n’ont jamais complètement complété leur deuil. Comme ma belle-soeur me dit, ce n’est pas une destination en soi, on ne peut pas se lever un jour et décider de finir un deuil. C’est une cicatrice qui nous suit, qui est avec nous, qui est sur nous pour toute la vie. Mais aujourd’hui, on est prêts, mais on est prêts avec un message d’espoir! On n’est pas juste prêts à raconter ce qu’on a vécu. On est prêts, parce qu’on veut modifier la réglementation et on veut aussi créer un lègue qui fera que tous les enfants pourront prévenir une noyade et aussi développer le plaisir de l’eau, par les habiletés aquatiques qu’on montre dans le programme Nager pour survivre.
Vous avez traîné un sentiment de culpabilité pendant toutes ces années, vous demandant toujours si vous aviez pu sauver votre neveu en plongeant. Lors du documentaire, votre frère a mentionné qu’il n’avait jamais regretté d’avoir pris la décision de vous empêcher de plonger, parce qu’il vous a sauvé la vie. Est-ce que cet aveu a pansé certaines blessures?
Oui… Ça, ça a été un moment extrêmement marquant. Malgré le fait que ça faisait 16 ans l’été dernier que le drame était survenu dans notre famille… les gens vont peut-être avoir du mal à le croire, mais on n’a jamais vraiment reparlé de cet événement-là en famille! On en a parlé avant l’enquête du coroner et un petit peu après, mais une fois que j’ai lu le rapport quelques fois, je l’ai rangé dans le tiroir et encore une fois, c’est comme si j’avais une boîte sur moi ou une cicatrice que je cachais sous mes vêtements… Donc, lorsque mon frère me l’a dit, moi ça m’a libérée. Quand il a dit que c’est lui qui a pris la décision que je ne risquais pas ma vie (je me serais vraisemblablement noyée aussi si j’avais plongé), malgré le fait que c’était son fils qui était coincé dans le canot… Il a décidé en une fraction de secondes qu’il n’y aurait pas d’autres victimes. L’entendre le dire devant la caméra nous a libérés.
Ça a été vraiment tout un cheminement l’été dernier, de revivre physiquement tout ça pour le documentaire et après ça de m’isoler pour l’écrire… C’est comme si ma cicatrice s’était refermée, la plaie guérie, même si elle est là encore. Est-ce qu’on peut complètement guérir ou est-ce qu’on a complètement vécu notre deuil? Je pense que lorsqu’on perd un être cher, surtout durant un événement dramatique, la cicatrice reste là. Mais aujourd’hui, je suis capable d’en parler sans pleurer. C’est parce que je vois l’espoir! Aujourd’hui, je me lève le matin, et au-delà de mon travail, je veux développer le programme Nager pour survivre partout au Québec. C’est comme un objectif qu’on s’est donné pour Raphaël et pour tous les enfants du Québec!
Est-ce que vous pouvez me parler un peu de ce programme?
Nager pour survivre, c’est un programme qui est mis en place par la Société de sauvetage. Ça existe partout au pays, mais au Québec, on est loin du déploiement qu’il y a par exemple en Ontario. En Ontario, 90% des enfants d’âge primaire sont initiés à la natation et prennent part au programme pour prévenir la noyade. Au Québec, on est à peu près à 12 ou 14 000 enfants sur 94 000… Donc, on est à peine à 10% des jeunes enfants qui suivent le programme.
Le programme Nager pour survivre consiste à enseigner trois habiletés de base en natation aux enfants, de manière à ce qu’ils puissent survivre à une chute par inadvertance en eau profonde:
- Entrée par roulade en eau profonde: L’objectif ici est de savoir si l’enfant saurait s’orienter à la surface de l’eau après une chute inattendue. Souvent, une telle chute a pour conséquence une perte du sens de l’orientation et met en péril une respiration normale.
Les enfants arrivent sur le bord de la piscine. À Montréal, dans les milieux défavorisés, il y a peut-être 70% de ces enfants qui n’ont JAMAIS mis les pieds sur le bord d’une piscine. La première étape peut sembler banale, mais elle ne l’est pas du tout. Chaque enfant a une veste et la première étape, c’est une roulade: elle peut se faire sur un petit tapis et après ça l’enfant tombe dans l’eau ou bien directement dans l’eau. Ça, ça crée ce qu’on appelle la désorientation. Lorsqu’on tombe dans l’eau et que ce n’est pas prévu, donc de façon inattendue, il y a toujours un moment de panique et de désorientation, qu’on tombe du bord d’un quai, d’un bateau ou qu’on glisse sur le bord d’une rivière, comme c’est arrivé… le moment de désorientation est recréé par la roulade. Donc, l’enfant est un peu perdu.
- Nage sur place: L’enfant est-il capable de se maintenir à la surface de l’eau pendant une minute? L’eau froide peut provoquer un réflexe de suffocation lors d’une immersion soudaine. La capacité de nager sur place aide à protéger les voies respiratoires pendant la reprise du souffle et permet de repérer un lieu sécuritaire où se diriger.
Ensuite, la deuxième étape, on demande à l’enfant ce qu’on appelle de la nage sur place, pendant une minute et ça, c’est le temps qu’il s’oriente. Encore une fois, c’est toujours par rapport à recréer si on tombe à l’eau de façon inattendue. Au début, on est désorientés, après ça, on prend le temps de nager sur place et de regarder autour où aller en toute sécurité.
- Se déplacer dans l’eau sur une distance de 50 mètres: La majorité des noyades surviennent entre 3 et 15 mètres d’un endroit sécuritaire. Considérant que les capacités normales peuvent être entravées en situation de chute réelle, une distance de 50 mètres est utilisée comme norme. Le déplacement permet donc de rejoindre le lieu sécuritaire repéré.
La troisième étape, c’est une fois qu’on a repéré, c’est de se demander si on peut se rendre, si on est capable de nager sur une distance de 25-50 mètres. Ce sont les trois habiletés de base qui sont évaluées et enseignées dans le programme Nager pour survivre. Avant tout, c’est un programme de prévention de la noyade, mais moi j’aime bien dire que ça fait aussi découvrir les plaisirs de l’eau. J’ai vu le visage des enfants qui arrivent très apeurés à la première séance, avec peu de confiance, et après la troisième séance, plusieurs d’entre eux sautent du bord de la piscine, même sur le tremplin. Ça ne veut pas dire qu’ils n’ont plus leur veste, mais au moins, ils n’ont plus de crainte et ils ont développé une confiance. Les professeurs me disent que ça change même l’attitude et le comportement en classe. Il y a aussi trois 15 minutes théoriques qui sont données en classe ou bien par l’enseignant, le moniteur ou l’éducateur physique. Ce sont trois ou quatre notions de sécurité aquatique pour que l’enfant puisse aussi comprendre que lorsqu’on est près d’un plan d’eau ou sur l’eau, il y a des règles de base de sécurité. Bientôt, à la mi-mai, il va y avoir un jeu interactif. Ça va s’appeler Mission Plouf. Ce n’est pas encore disponible sur le Web, mais à la mi-mai, toutes les écoles vont avoir accès à cette portion interactive sous forme de jeu ludique, drôle, mais en même temps, ça va contenir toute l’information théorique de la sécurité nautique et aquatique.
Vous n’étiez jamais remontée sur un tremplin après les Jeux Olympiques de Los Angeles, sauf une fois pour l’invitation d’Annie Pelletier pour le spécial Céline Dion…
Exactement. Il y avait eu un spécial, mais je n’avais pas fait d’entraînement comme tel. Donc, ça avait été plus facile aussi, parce que c’était douze ans après ma médaille. Je n’avais pas le même âge (rires). Mais cette fois-ci, il a vraiment fallu que je me remette à l’entraînement, comme je le mentionne dans le livre.
Vous avez même recontacté votre entraîneur de l’époque, Donald Dion, pour qu’il vous aide pour le grand plongeon effectué lors de votre documentaire!
Eh oui, c’était quelque chose! J’ai toujours un lien spécial avec lui, parce qu’il est le parrain d’une de mes filles. Mais, évidemment que mon lien n’est plus entraîneur-athlète (rires)! C’était vraiment très drôle comme retrouvailles…
Vous vous êtes remise un peu dans un état de visualisation, comme lorsque vous vous entraîniez dans le temps, afin de refaire le saut le mieux possible aujourd’hui!
Oui! Je suis totalement retournée dans cet environnement-là, qui était je dirais un environnement… c’est comme si j’étais rentrée dans la zone, la zone dans laquelle j’étais il y a 19-20 ans, qui était vraiment de me préparer autant physiquement que psychologiquement, et de tout mettre en place pour que ça arrive: l’alimentation, la visualisation, tous les exercices à sec, hors piscine, trampoline… J’ai fait tout ça! Je me suis dit que si j’acceptais de remonter sur le tremplin pour le documentaire, j’acceptais de le faire du mieux que je le pouvais.
Quelle note donneriez-vous à ce saut?
Oh my god (rires)! C’est à mon coach qu’il faudrait demander ça! Euh… ouf! C’est une bonne question ça. Je n’ai pas demandé à mon entraîneur il m’aurait donné combien. Mais… ça dépend des critères. Des critères olympiques? Peut-être un 6.5-7… mais critère 54 ans, je mettrais un 8 (rires)! C’est sûr que je ne m’entraînais plus du tout, il a fallu que je le rappelle à mon entraîneur, je ne m’entraînais pas pour les olympiques (rires)! Mais bien pour un documentaire! On a vécu du stress, mais on a bien ri. J’ai essayé de prendre ça avec beaucoup d’humour et d’humilité je dirais. Je n’ai pas eu le choix de baisser la barre! Je m’étais simplement donné le défi pour Raphaël. Ça a été pour moi une belle dernière journée de tournage du documentaire. C’est le souvenir que je vais garder pour le restant de mes jours. C’est que j’ai plongé!
2018 a été l’année de votre guérison et vous avez réalisé votre rêve de marcher sur le chemin de Compostelle avec votre soeur. Ça ne s’est pas nécessairement déroulé comme vous le pensiez, mais vous l’avez quand même fait!
Ouiii (rires)! C’est-à-dire qu’il y a des choses qui sont arrivées auxquelles je ne m’attendais pas du tout, comme je raconte dans le livre, mais ça c’est surtout en lien avec ma réaction et ma mémoire. Encore une fois, je croyais ma blessure vraiment refermée… jamais je n’aurais cru que ce n’était pas le cas. Et c’est pour ça, je pense, que j’ai réussi à vivre pendant 16 ans, probablement sans le savoir moi-même, alors que ce n’était pas réglé. Et ça, je crois que je ne suis pas la seule. Je suis sûre que je parlerais avec des gens qui ont vécu un événement traumatisant et qu’ils me diraient la même chose. Parfois, ils réussissent à vivre normalement, jusqu’à temps qu’ils se retrouvent dans un environnement bien précis qui déclenche tout ou qu’ils sentent une odeur, et leurs sens s’éveillent à nouveau. Tout d’un coup, c’est comme si ton corps te ramène là et toi-même tu ne comprends pas ce qui t’arrive. C’est vraiment particulier. Il fallait probablement que je le vive avec ma soeur. Si ça avait été une autre personne, j’aurais tout simplement dit «Ok! Je marche plus vite et on se rejoint dans 5 heures!» Mais quand tu es avec ta soeur, avec qui tu as vraiment planifié de marcher Compostelle, il faut que tu prennes le temps de t’expliquer… Il a fallu que je me comprenne, premièrement, et que je réfléchisse à ce que je vivais à l’intérieur de moi. Parfois, c’est plus fort que toi et tu ne sais pas trop ce qui t’arrive. D’après moi, j’avais mis souvent le couvercle sur la marmite. Je me disais que ça allait passer et que ce n’était pas grave, mais là j’avais 17 jours pour réfléchir. C’est rare qu’on se donne la permission de prendre le temps.
Vous êtes retournée sur la fameuse rivière Nouvelle 16 ans plus tard grâce au documentaire… C’était votre choix et non une demande de l’équipe. Pourquoi avez-vous tenu à vous replonger dans ces eaux-là?
C’était important d’aller au bout, d’aller au bout de cette histoire-là. Je n’ai pas relu le rapport du coroner jusqu’à temps qu’on choisisse de faire un documentaire, donc pendant plus de 10 ans, je ne l’ai pas relu. Une phrase me tourmentait chaque fois que je la lisais, où les experts disaient que cette rivière était navigable même pour un enfant de 5 ans… Si on a l’encadrement adéquat, l’équipement adéquat, avec les conseils et les guides qui nous dirigent, oui. Moi, c’est comme si je ne comprenais pas cette phrase-là. Je me disais qu’on était des nageurs… Comment se faisait-il que malgré un accident comme ça, on disait tout de même que c’était une rivière navigable? C’est comme si dans le fond de moi, il fallait que j’y retourne. Je me suis dit que j’étais prête à faire un documentaire pour la sécurité nautique et aquatique. Il fallait que j’y aille, c’était fort que moi. En plus, aujourd’hui, dans ma vie professionnelle, la posture que j’occupe, c’est que je fais la promotion d’un mode de vie physiquement actif, et c’est ça ma job. Je préside une table au Québec qui s’appelle La table sur le mode de vie physiquement actif. Et je fais cela sur toutes les tribunes depuis 20 ans, la promotion du plein air, de la nature. J’ai souvent dit que le plus grand danger qui nous guette comme société, c’est la sédentarité et l’inactivité, donc les gens ne bougent pas… On a un territoire extraordinaire au Québec: lacs, rivières, montagnes, quatre saisons. Donc, il faut que je sois capable de doser mon message! Ça c’était super important, même dans le documentaire et dans le livre, que je ne voulais surtout pas faire peur aux gens, parce que je passerais à côté du message que je veux livrer. Si tout le monde était des amateurs de plein air, j’en serais heureuse, parce que c’est juste bon pour notre santé physique et mentale. Donc, de retourner sur la rivière, c’était aussi de démontrer que je veux moi aussi revivre tous ces beaux moments-là dans l’eau, en canot, en kayak, MAIS en toute sécurité. J’avais un guide en qui j’avais entièrement confiance. Dans le documentaire, on voit que je chavire, que ce n’était pas prévu… MAIS en toute sécurité: c’est que non seulement j’avais l’équipement adéquat, on était aussi dans des endroits de la rivière où il n’y avait pas de danger. Le pire qui pouvait m’arriver, c’était de chavirer, et on a chaviré. On a ri, on a enlevé l’eau du bateau et on est repartis! On n’est pas allés dans les endroits creux, profonds, où il y avait des embâcles. Mais ça, c’est le rôle du guide, de guider. Donc, les endroits où il y avait des courbes, on marchait sur les galets sur le côté… comme ça devrait se faire dans une activité guidée. Le guide te dit où aller parce qu’il a une lecture parfaite de son environnement.
Il faudrait que tout le monde adhère aux mêmes normes de sécurité; avec un plan d’urgence, un plan d’évacuation, le sauvetage, des guides conformés par des experts. Si c’est ça, ça va être juste du bonheur! Ceci étant dit, le risque nul n’existe pas. Il est important de le dire. Donc, il ne faut pas non plus essayer de dénaturer toutes les activités. C’est pour ça qu’il faut doser. Je ne veux pas être alarmiste, mais en même temps, les réglementations que je veux changer, ce sont les activités guidées. C’est très différent d’une activité autonome. Si tu décides de te louer un canot et d’aller sur la rivière, c’est ta responsabilité de t’assurer que tu connais bien les choses!
- Le jour où je n’ai pas pu plonger, qui paraît aux éditions La Presse, est disponible dès aujourd’hui en ligne (25,95$) et en librairie.
- Ici Télé présentera le documentaire Sylvie Bernier: Le jour où je n’ai pas pu plonger en primeur à Doc Humanité, le samedi 13 avril 2019 à 22 h 30.
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Crédit photo livre: Laurence Labat
Photos sur la rivière Nouvelle: Courtoisie Radio-Canada