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Périménopause : pour ne plus souffrir en silence!

Pour contribuer à lever les tabous sur la question, mais aussi et surtout pour éduquer et accompagner les femmes, Mirella Di Blasio lançait il y a cinq ans son Petit guide de la préménopause, dont on vous a déjà parlé. Voilà qu’atterrit la suite aujourd’hui même en librairie : La périménopause sans filtre – 40 symptômes à apprivoiser. Oui, 40, et non plus 35, comme dans son premier ouvrage. En fait, il y en aurait même 70, de ces maudits symptômes… On en a jasé avec elle, sans filtre.

Mirella Di Blasio. Photo : Pascale Thérien

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire un second livre sur le sujet?

D’abord, on en parle un peu plus dans les médias, ce qui est une bonne chose, et je me suis dit que celui-ci pourrait peut-être avoir plus d’impact, particulièrement dans le marché du travail. Les femmes, on forme 51 % de la population, 51 % de la main-d’œuvre. Et on a tellement l’habitude d’encaisser, de vivre avec nos règles douloureuses, nos symptômes de périménopause, d’aller au front malgré tout et nous pointer chaque jour au boulot. On souffre en silence, et ce n’est pas normal. On n’a pas droit à des congés, les entreprises n’offrent pas d’outils. Et puis on n’arrive même pas à bien se faire diagnostiquer chez le médecin! Alors, il y a encore beaucoup d’éducation à faire, autant chez les femmes, qui souvent ne réalisent pas que ce qu’elles vivent, c’est la périménopause, que dans le milieu de la santé, où les médecins ne reçoivent que deux heures de formation sur les hormones féminines durant toutes leurs études. Il y a encore de la stigmatisation et de la honte liées à cette étape de la vie, et j’avais envie de casser ça, de bonifier mon premier guide avec des pistes de solutions, des conseils d’experts (qu’a interviewés ma collaboratrice Sophie Allard) et des témoignages de femmes.

Vous y répertoriez 40 symptômes, alors qu’il y en avait 35 dans votre premier livre. D’où ils sortent, ces petits nouveaux?

La raison est simple: il y a de plus en plus de femmes qui font de la recherche et des études sur le sujet, et qui établissent donc des liens entre maux et hormones qui n’étaient pas faits avant et mettent des mots dessus. Et en réalité, il y en aurait 70 symptômes aujourd’hui, mais j’ai choisi de mettre les plus courants. Sur les 40 que j’expose, j’en ai eu 35…

Un de ceux-ci est la colère. Comment une émotion peut-elle être un symptôme?

La colère est je dirais une réponse à ce fardeau de maux qui affligent le corps d’une femme, mais elle a une origine hormonale. La sérotonine, qui régule entre autres l’humeur, part en vrille quand le niveau d’œstrogènes diminue. C’est la somme de tout ce qui nous arrive qui fait que la marmite éclate, qu’on pète un plomb, et solide.

Il faut se rappeler que les bouffées de chaleur ne sont pas le seul symptôme, et surtout pas toujours le premier à apparaître…

Exactement. Par exemple, les pertes de mémoire, pour les gens qui comme moi ont eu un parent atteint d’Alzheimer, peuvent être particulièrement angoissantes. Mais de pouvoir en parler avec des amies, de lire sur le sujet, de savoir qu’on n’est pas seule, ça rassure. Il y a une explication pour toute cette brochette de symptômes qui décident d’élire domicile dans notre vie.

Et nos partenaires de vie, notre famille gagnent aussi à s’éduquer pour mieux nous comprendre…

Tout à fait. Et puis je dis souvent qu’il faut d’abord se pardonner à soi-même, apprendre à le faire. Parce qu’on peut avoir des comportements déstabilisants. Et quand on n’est pas sensibilisée à tous ces symptômes, on peut vite s’affoler. Mais oui, quand nos proches en savent davantage, ils peuvent mieux faire preuve d’indulgence et de patience.

Pourquoi, si la périménopause est un phénomène naturel, est-elle encore aussi taboue?

Selon moi, en général, parce qu’on vit dans une société qui voue un culte à la jeunesse, et que la périménopause est liée à la honte de vieillir. Il y a une question d’âgisme. Rendue à 50, 55 ans, les femmes commencent à perdre des plumes. Dans le marché du travail, elles vont se faire caser, parfois même remiser. On est pénalisée par notre âge. Donc il y a cet aspect: les femmes n’en parlent pas publiquement parce qu’elles se sentent déjà désavantagées. On baigne encore dans une société patriarcale. Je n’ai rien contre les hommes, mais il faut les éduquer aussi. Le truc qui me rend folle, c’est qu’on a vite trouvé la pilule magique pour régler la dysfonction érectile, mais si tous les hommes subissaient les mêmes symptômes aussi difficiles et coriaces, les mêmes problèmes de santé mentale et physique, c’est sûr qu’ils auraient fait avancer la recherche sur la périménopause.

Alors, que dire aux femmes périménopausées pour leur remonter le moral?

Qu’il y a des pistes de solution! Et que d’apprendre à connaître ses symptômes permet de mieux se comprendre et de mieux les apprivoiser. Faites des recherches, creusez, allez voir votre médecin généraliste, et demandez-lui ce qu’il peut faire pour vous. Et s’il ne peut rien faire, alors explorez! J’ai même envie de dire que, parfois, il ne faut pas écouter son docteur… Le nombre de femmes qui se sont fait prescrire des antidépresseurs, la pilule contraceptive, des anxiolytiques, c’est aberrant! De mon côté, j’ai vu un acupuncteur, un homéopathe et j’ai commencé la médication, et ça a sauvé ma vie. Je ne pouvais pas prendre d’hormones, alors il me fallait chercher ailleurs. L’acupuncture m’a aidée avec mon niveau d’énergie et mes insomnies. La méditation m’a appris à accueillir ce qui m’arrivait, à gérer mes crises d’angoisse et d’anxiété, qui étaient très sévères, à mieux gérer ma colère et mes sautes d’humeur, à dédramatiser, désamorcer certaines bombes. Elle m’a apportée un apaisement dans ce maelström d’émotions. Et m’a permis aussi de me pardonner pour tous les actes immondes que j’ai pu poser durant ma périménopause, et à cesser de culpabiliser. Tous les matins, je médite dans mon lit. Ça n’a pas besoin d’être long, cinq, dix, quinze minutes et il y a un effet.

Il y a de la lumière au bout du tunnel!

Oui! À 59 ans, je suis maintenant dans ma ménopause, qui est caractérisée par une absence de règles depuis plus d’un an, mais j’ai encore des relents de périménopause, parfois, des symptômes. J’encourage toutes les femmes à en parler, à le dire haut et fort. C’est comme ça qu’on va faire avancer la recherche et la société.

 

 

 

 

 

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