logo youtubelogo vimeologo twitterlogo rss logo instagram logo fb simplezoom 2heart 2minimal leftminimal rightcheck boldemail 84ic local printshop 24px launch 11 cart simple button playapple logo spotifylogo linkedinmirror cloud download 95logo pinterest

Un vrai selfie, touchante série et surtout nécessaire

« Ouf ».

C’est ce que Josée Brunet, notre rédactrice en chef, m’a écrit en m’envoyant le lien des émissions d’Un vrai selfie. C’est effectivement une bonne façon de décrire cette série poignante et touchante. En bref, 8 jeunes se rencontrent chaque semaine pour une thérapie de groupe menée par la psychologue Dre Marie-Anne Sergerie. Entre leurs séances, les participants se filment à toutes heures du jour… ou de la nuit. Comme spectateur, nous avons donc autant accès au quotidien des participants, mais aussi à leurs échanges en thérapie.

Depuis que j’écris pour Mitsou Magazine, j’ai rapidement remarqué que les thèmes de la dépression et de l’anxiété rejoignaient beaucoup de lecteurs. Si c’était votre cas, vous aimerez certainement cette série. En plus de la dépression et de l’anxiété, la série aborde également les troubles alimentaires, les problèmes de dépendance, le deuil et les problèmes identitaires. Mais Un vrai Selfie c’est plus que ça. On y voit toute la vulnérabilité des participants, on les accompagne dans leurs hauts et leurs bas, on comprend mieux les schèmes de pensées derrière ces troubles et on a un accès privilégié à un contexte de thérapie de groupe et du lien soutenant d’entraide qui en découle.

Le plus important de cette série, son pilier, c’est définitivement les participants. Leur honnêteté et leur sincérité sont rafraîchissantes, ce qui contraste avec le « paraître » trop présent sur les médias sociaux à l’heure actuelle. Les participants sont jeunes (entre 18 et 26 ans) et leurs profils sont diversifiés. Une autre force de l’émission selon moi. Ainsi, il y a des participants de différentes origines ethniques et de différentes classes sociales. Cela permet donc de voir à quel point, même si les symptômes anxieux et dépressifs s’expriment différemment, un fil conducteur permet de comprendre et lier tout le monde qui vit avec. De plus, l’émission permet de diminuer le tabou sur la santé mentale.

On constate à quel point les participants sont comme nos collègues, les membres de notre famille… ou comme vous!

Même si certains facteurs influencent la présence de problèmes de santé mentale, personne n’en est à l’abri et surtout les gens qui en souffrent sont comme vous et moi. Si l’émission arrive à diminuer les préjugés tenaces sur la santé mentale à quelques personnes, alors elle aura réussi son coup!

À travers les émissions et les témoignages, j’ai pu reconnaître certains éléments-clés en psychologie clinique comme le rôle de l’évitement, les pièges de l’automédication, le risque de l’isolement, ou encore l’influence de l’environnement (entourage, médias sociaux, etc.) et de l’histoire de vie sur le discours interne. À ce sujet, jusqu’à présent, je dirais que le maillon manquant de l’émission est que nous avons un petit accès sur la vie précédente des participants. Certains se dévoilent un peu plus alors que d’autres moins. Nous ne savons donc pas tout à fait pour tous quand leurs symptômes ont commencé, comment ils ont été accompagnés jusqu’à présent, dans quel contexte ils ont grandi (ex. : dynamique familiale, etc.). Cela dit, on ressent bien le respect de l’équipe de production ou la psychologue de donner la liberté à ses participants de vouloir en dévoiler davantage sur eux ou non, ce qui pourrait expliquer ce point faible.

Un vrai selfie est bien réalisé, le rythme est équilibré et on ne tombe pas dans le voyeurisme à tout prix. Les extraits choisis du quotidien des participants viennent plutôt mettre en image un enjeu central de l’anxiété ou de la dépression.

Comme doctorante en psychologie, j’ai le privilège de pouvoir accompagner en clinique des gens qui vivent avec des problématiques diverses. Il est bien évident que le thème de l’émission est venu me rejoindre. Toutefois, au-delà de ça, ce qui m’a touchée en écoutant la série c’est que j’y ai reconnu tant de mes client(e)s que je suis en psychothérapie. J’y ai reconnu leurs mécanismes de pensée, d’évitement. J’y ai reconnu leurs joies dans les petits succès. J’y ai reconnu leur souffrance. J’y ai reconnu leur humanité. Cela démontre bien qu’Un vrai Selfie est bien réussi.

Nous vous proposons

Un vrai selfie, touchante série et surtout nécessaire